Présidentielle 2025 au Cameroun  : des soupçons de corruption déchirent l’UPC

Présidentielle 2025 au Cameroun : des soupçons de corruption déchirent l’UPC

Scandale au sein de l’UPC ! Jean Bahebeck accuse Luther Meka d’avoir proposé 50 millions FCFA pour son retrait de la course présidentielle… sous menace de mort. Tandis que le communicant du RDPC dément, l’affaire révèle un climat politique empoisonné par la corruption et l’intimidation. Enquête sur une crise qui ébranle la confiance dans les institutions camerounaises.

 L’Union des Populations du Cameroun (UPC) traverse une crise sans précédent après les révélations explosives du Pr Jean Bahebeck, candidat à la présidentielle. Ce chirurgien orthopédiste et figure médiatique, a été désigné candidat de l’UPC à la présidentielle de 2025 lors d’une réunion du comité directeur à Bafoussam le 15 janvier 2025. 

Ce dernier accuse Luther André Meka, communicant du RDPC, d’avoir tenté de le corrompre pour qu’il abandonne la course… sous peine d’être « liquidé ». Des allégations qui, si elles se confirment, plongent une nouvelle fois la scène politique camerounaise dans les scandales de corruption et d’intimidation.

50 millions ou la Mort ?

Dans un récit glaçant, Jean Bahebeck affirme que Henriette Ekwe, figure de l’UPC, lui a transmis une proposition ultimatum de la part de Luther Meka :
« Est-ce que moi Bahebeck j’accepterais 50 millions et un poste ? […] ou bien alors une simulation d’accident. En d’autres termes, on va me tuer par un faux accident. »

Selon lui, cette menace  viserait à écarter de la compétition les candidats de poids susceptibles de battre celui du régime.  Il évoque également des pressions venues de hauts responsables, citant des appels de Fame Ndongo, ministre d’Etat et de Paul Atanga Nji, ministre de l'administration territoriale. Ce dernier lui reprochant de le « massacrer » médiatiquement.

Démenti formel 

Si Bahebeck présente Ekwe comme un relais de ces menaces, la position de cette dernière reste floue. Elle avait initialement soutenu sa candidature, avant de constater son « refus de coller aux idéaux de l’UPC ». Mais a-t-elle été le canal d’une tentative de corruption ? Luther Meka le nie catégoriquement.

Dans un démenti virulent, Luther Meka fustige des « déclarations mensongères » et accuse Bahebeck de chercher à masquer sa « déchéance fracassante » au sein de l’UPC : « Il a été débouté à cause de son impertinence notoire […] Cette calomnie est un échappatoire pour justifier sa mise à l’écart. ». Il promet des poursuites judiciaires, tandis qu’Ekwe, selon lui, préparerait un démenti.

Violation des droits humains

Cette affaire interroge sur le rôle de l’État camerounais dans la protection des droits politiques. Le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP) oblige les États à garantir des élections libres, sans corruption ni intimidation (Art. 25). Si des preuves de chantage émergent, le Cameroun pourrait être tenu pour responsable de ne pas avoir empêché ces violations.

Malgré les dénégations, cette affaire s’inscrit dans une longue liste de suspicions entourant les processus électoraux au Cameroun. Régulièrement, Transparency International classe le pays parmi les plus corrompus d’Afrique. Des cas d’achats de voix, de pressions sur les candidats et de fraudes électorales ont régulièrement émaillé les scrutins.
Entre accusations graves et démentis enflammés, l’affaire Bahebeck-Meka expose les fractures d’un système politique miné par la défiance. 

DEJIO M.