Revue de l'actualité camerounaise

Revue de l'actualité camerounaise

L’actualité au Cameroun est  marquée par des tensions politiques préélectorales et des sujets économiques, tandis que les questions sécuritaires et sociales restent omniprésentes. 

Présidentielle d’octobre 2025
À six mois de l’élection présidentielle, Maurice Kamto déplace l’arène politique hors des frontières camerounaises. L’opposant entend mobiliser la diaspora avec un meeting prévu à Paris le 31 mai prochain, pariant sur l’influence d’une communauté que le pouvoir en place observe avec inquiétude. Face à un électorat extérieur de plus en plus courtisé, Kamto multiplie les gestes en direction des Camerounais de l’étranger, promettant une représentation parlementaire ainsi que la création d’une Agence nationale des Camerounais de l’étranger (ANCE).

Le président Paul Biya a réaffirmé l’importance de la neutralité de l’État face aux confessions religieuses, rappelant que la liberté de conscience constitue l’un des fondements de la paix sociale au Cameroun. Une prise de position qui intervient au moment où des prélats appellent implicitement à  sa non candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025.  En plus des critiques visant l’usage politique des religions, notamment à travers les subventions Que l’Etat accorde aux pèlerinages à la Mecque.

Dans le même temps, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) fait face à des remous internes, en particulier dans la région de l’Ouest. La récente nomination du diplomate Hamidou Komidor Njimoluh à la tête de la délégation régionale du comité central du parti continue de susciter des frictions. Issu de la cour royale de Foumban, ce Bamoun cristallise les tensions entre les différentes factions locales du parti au pouvoir, déjà traversé par des rivalités politiques latentes.

Crise anglophone : l’archevêque Nkea alerte sur une « accalmie trompeuse »

Présent à Yaoundé à l’occasion de la 50e Assemblée plénière ordinaire de la Conférence épiscopale du Cameroun, l’archevêque Andrew Nkea Fuanya a mis en garde contre une interprétation hâtive du calme relatif observé dans les régions anglophones. « Les choses s’améliorent socialement, mais la crise est loin d’être terminée », a-t-il déclaré à la presse.

Témoin direct du conflit depuis ses débuts en 2016, alors qu’il était évêque de Mamfé, Mgr Nkea a rappelé les scènes de désolation vécues sur le terrain : familles en fuite, enfants perdus, réfugiés dormant sous les ponts au Nigeria. Il se souvient d’un jeune homme abattu à Kembong, dont le corps sans vie servait de repas à des chiens errants. « Tout ce que j’ai pu faire, c’est jeter une pierre pour les faire fuir», confie-t-il avec émotion.

Aujourd’hui, le prélat reconnaît une certaine détente. Les séparatistes ont levé les appels au boycott scolaire, les enfants retournent à l’école, les commerces rouvrent, et la vie nocturne reprend timidement à Bamenda. Mais, selon lui, il ne s’agit que d’un « retour fragile à la normale », voire d’une forme de résignation collective.

Son point de vue est partagé par Mgr Agapitus Nfon, évêque de Mamfé. « Cette normalité est superficielle et ne durera pas. La souffrance demeure », affirme-t-il. Pour lui, une réponse militaire ne peut suffire. Il appelle à s’attaquer aux causes profondes du conflit : marginalisation, radicalisation des jeunes sans avenir ni perspectives. « Si aucune solution réelle n’est mise en œuvre, cette paix apparente ne sera qu’un voile sur une douleur persistante », conclut Mgr Nfon.

Centrafrique : le chef rebelle Armel Sayo extradé depuis le Cameroun

L’ex-chef rebelle et ancien ministre centrafricain Armel Sayo a été extradé du Cameroun vers Bangui dans la nuit du 5 mai, quatre mois après son arrestation à Douala alors qu’il tentait de rejoindre la France. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour avoir relancé une rébellion armée contre le régime en place, Sayo est arrivé menotté à l’aéroport de Bangui, selon une vidéo diffusée par la chaîne russe RT. Il a été conduit à la police puis incarcéré au Camp de Roux. Son extradition a nécessité l’aval de Paris, Sayo possédant également un passeport français.

Un accord pour relancer le projet ferroviaire Tchad-Cameroun

Le 2 mai 2025, le Tchad et les Émirats arabes unis ont signé à Abou Dhabi un protocole d’accord avec Etihad Rail pour relancer le projet de ligne ferroviaire entre le Tchad et le Cameroun. L’accord, conclu entre l’ONCF tchadien et l’agence ferroviaire émiratie, marque une avancée stratégique pour la connectivité régionale. Outre la coopération technique, les discussions ont porté sur les modalités de financement. Une actualisation des études de faisabilité de 2024 est prévue. Ce partenariat tripartite entre le Tchad, les Émirats et le Cameroun s’inscrit dans une ambition plus large d’intégration économique entre l’Afrique et le Golfe.

Foot : Chelsea vise Frank Anguissa pour renforcer son milieu

Chelsea serait en discussions avancées pour recruter Frank Anguissa, milieu camerounais de 29 ans évoluant à Naples. Libre à la fin de saison, l’ancien joueur de Fulham pourrait revenir en Premier League sans indemnité de transfert. Selon la presse italienne, plusieurs échanges ont déjà eu lieu entre les deux parties. Anguissa, pilier du Scudetto napolitain en 2022/23, affiche cette saison 32 matchs, 6 buts et 4 passes décisives. Son profil dynamique séduit les Blues, malgré les interrogations sur la concurrence interne. Le club londonien, en quête d’expérience et de puissance au milieu, voit en lui une recrue stratégique. Un retour en Angleterre pourrait aussi symboliser une revanche personnelle pour le joueur, relégué avec Fulham lors de sa première aventure anglaise.

Par DEJIO M.