Djoundé en deuil : deux morts dans un affrontement entre éleveurs et agriculteurs

Djoundé en deuil : deux morts dans un affrontement entre éleveurs et agriculteurs

Deux morts, plusieurs blessés et des destructions massives. Le village  Djoundé, dans l’Adamaoua, a  été le théâtre d’un affrontement sanglant entre éleveurs Mbororo et agriculteurs Gbaya.

 

Le village de Djoundé, situé dans l’arrondissement de Ngaoundal, département du Djérem, région de l’Adamaoua, a récemment été le théâtre d’affrontements meurtriers entre les communautés Gbaya et Mbororo. Ce conflit a causé la mort de deux personnes de la communauté Mbororo et fait plusieurs blessés, en violation flagrante du droit à la vie, protégé par l’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP).

D’après les autorités locales, l’affrontement a laissé derrière lui neuf blessés – cinq Mbororos et quatre Gbayas. En plus des pertes humaines, des habitations ont été incendiées, des biens détruits et du bétail volé, compromettant ainsi le droit à la propriété et à des conditions de vie dignes, reconnus par les traités internationaux sur les droits humains.

Une escalade de violence aux conséquences dramatiques

L’origine de ce conflit remonterait à un feu allumé par des agriculteurs Gbaya pour préparer leurs champs, qui se serait propagé et aurait brûlé une clôture appartenant à un éleveur Mbororo. Ce dernier, furieux, aurait réagi violemment, entraînant une riposte collective et un engrenage de représailles.

Face à cette tragédie, les forces de l’ordre sont intervenues pour rétablir le calme, arrêtant plusieurs personnes soupçonnées d’avoir pris part aux violences. Toutefois, des allégations de mauvais traitements ont été signalées, ce qui rappelle l’interdiction absolue de la torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants, consacrée par la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants des Nations Unies.

Un appel à la justice et à la réconciliation

Les violences intercommunautaires à Djoundé illustrent les tensions récurrentes entre agriculteurs et éleveurs dans certaines régions du Cameroun. Au-delà des arrestations, il est impératif que les autorités veillent à ce que les enquêtes soient menées dans le respect des droits de l’homme et que les responsables soient jugés équitablement.

Le respect des engagements internationaux du Cameroun en matière de droits humains exige non seulement la protection des victimes, mais aussi la promotion de mécanismes de prévention et de résolution pacifique des conflits. Les communautés concernées doivent être impliquées dans des initiatives de dialogue et de cohésion sociale pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.

Ce drame, qui s’inscrit dans une série de conflits récurrents opposant ces communautés, met en lumière l’urgence d’une réponse efficace pour prévenir ces violences et garantir le respect des droits humains.

Francis Eboa

Etienne Tassé