La scène inhumaine s’est déroulée samedi dernier pendant les élections internes du MRC dans un domicile prive, après qu’une lettre d’information ait été dument déchargée par les services du sous-préfet de Sangmélima.
Quatre militants du MRC (Mouvement pour la Renaissance du Cameroun) sont en garde à vue depuis samedi dernier au commissariat central de Sangmélima. Il s’agit de ANABA Christian, WEUBASSI Pierre Raoul, ASSOMO Thérèse, et LAYOU FEUZEU. Ils se trouvaient dans une maison privée avec leurs camarades venus du siège du parti à Yaoundé, pour conduire les opérations d’élection en vue du renouvellement du bureau local.
Contre toute attente, la police a fait irruption dans le domicile abritant les travaux qui se déroulaient jusque-là, sans heurt. Celle-ci a ordonné l’arrêt des travaux et intimé l’ordre à quelques personnes ciblées, de les suivre. A la question des responsables venus de Yaoundé de savoir les raisons d’une telle action, les éléments du commissariat central ont rétorqué qu’ils n’avaient pas d’explications à donner à qui que ce soit. Voulant davantage dialoguer, la scène a tourné en une véritable violence pendant laquelle, les militants étaient trainés impitoyablement au sol et roués de coups. Un traitement dégradant et inhumain, totalement condamné par l’article 5 de la Déclaration des Droits de l’Homme.
Pour le juriste Stéphane MENGONG, le domicile privé reste inviolable. « S’il est constant que ces policiers n’avaient ni mandat de perquisition, ni mandat d’interpellation dument signé par l’autorité judiciaire, alors ils sont en infraction, une infraction prévue et réprimée par l’alinéa 3 de l’article 277 du code pénal camerounais ».
Les autorités locales justifient cette interpellation en soutenant qu’elles n’ont pas été saisies d’une telle rencontre à Sangmélima. Pourtant, une lettre d’information datée du 22 Aout 2023 porte bel et bien la décharge des services de monsieur le Sous-préfet de Sangmélima.
Depuis samedi jusqu’à hier lundi, les quatre militants sont toujours gardés à vue sans motif officiel. Ce qui fait dire à plusieurs observateurs que ces militants sont victimes d’arrestation arbitraire. Une autre violation de l’article 9 de La Déclaration Universelle des Droits de l’homme, qui protège le citoyen de la garde à vue abusive. Alors que d’autres pensent tout simplement à une procédure d’intimidation, une pratique fréquente au Sud Cameroun, région dite « fief imprenable du chef de l’Etat », mais ceux-ci n’hésitent pas aussi de penser que des motifs peuvent être fabriqués de toutes pièces et entrainer finalement l’incarcération de ces pauvres militants.
Joseph Abena Abena / JADE