Une attaque meurtrière contre des civils a eu lieu à Kekukesi-Akwaya dans le département de la Manyu, région du Sud-ouest. En plus des morts dénombrés, des destructions généralisées se sont produites à Kekukesim I et II. Des actes de violences qui ne cessent de s’accentuer à cause de l’impunité face au non respect du droit à la vie.
L’attaque meurtrière faite par un groupé armé non encore identifié et qui a fait au moins quatre morts, s’est produite dans la nuit du vendredi 11 août 2023 au samedi 12 août 2023. Parmi les personnes tuées dans l’attaque figurent quatre personnes âgées et un jeune homme. Takem Elias Abang, l’ancien président du comité de développement du village, est la seule victime qui a pu être identifié, selon www.mimimefoinfo.com.
Généré une réponse brutale des groupes armés non identifiés
Selon des sources locales, des maisons ont également été incendiées et plusieurs villageois seraient portés disparus. Des personnes inconnues-soupçonnées d’être des membres de l’un des groupes séparatistes armés -ont pris d’assaut le village. Au cours de cette » invasion », ils ont ciblé des villageois sans armes et leurs propriétés. « C’est le cœur gros que je vous écris. Mon village a été complètement détruit aussi. Toutes les maisons réduites en cendres ; quatre personnes ont été tuées et beaucoup ont disparu », a déclaré à www.mimimefoinfo.com, un villageois ayant requis l’anonymat.
Il se pourrait que les membres des groupes séparatistes armés aient institué « un règne de terreur » à Kekukesim, soumettant les membres des communautés locales à un « régime d’imposition élevé ». « Les combattants séparatistes armés sont devenus exigeants dans la mesure où les communautés locales ne pouvaient pas le supporter », a poursuivi notre source. La population locale a décidé de mettre un terme à ses excès et a créé un groupe d’autodéfense contre les combattants. Une volonté de riposte ayant généré une réponse brutale des groupes armés non identifiés.
L’origine de cette attaque proviendrait du fait que les populations locales ont créé un groupe d’autodéfense pour éloigner les groupes armés de leur contrée. Malheureusement, affirment des sources locales, ils n’ont jamais eu de soutien de nulle part, et l’impensable s’est produit ce vendredi soir, le samedi de rupture.
Les habitants affirment qu’après l’attaque meurtrière, ils ont été abandonnés par les autorités administratives locales. Malgré les efforts pour freiner les excès des « groupes armés », le gouvernement, accuse-t-on à Kekukesim, s’est largement concentré sur les zones urbaines, laissant les communautés les plus reculées à la merci des combattants séparatistes armés. « Ce qui me déconcerte, c’est que cela ne fait pas l’actualité comme si nous n’étions pas humains », déplore un villageois qui ajoute : «Le secteur de l’éducation a également été abandonné sans aucune infrastructure. » « Parfois, je me demande si nous sommes camerounais parce que même les écoles primaires créées depuis les années 1990 par le gouvernement camerounais n’ont pas de salles de classe pour que les élèves apprennent », a-t-il dit, soulignant que, « si ce n’est pour l’effort des communautés pour construire des blocs de boue chambres pour les enfants ». Au moment où nous allions sous presse pour le compte de Journalistes en Afrique pour le développement(Jade), les « groupes armés » non identifiés parcouraient toujours le village, semant la peur. « Actuellement, les gens vivent dans des conditions déplorables à Danare II, une communauté de la zone du gouvernement local de Boki, dans l’État de Cross River, au Nigeria, et à Mamfe », a déclaré un autre membre de la localité à www.mimimefoinfo.com.
Respect de l’article 2 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques
Les militants de la société civile, à l’instar d’Hilaire Kamga de Nouveaux Droit de l’Homme Cameroun, déplorent le fait que le gouvernement de Yaoundé ne veut pas admettre que la crise qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest avec des affrontements armés entre les forces loyales et les milices sécessionnistes, constitue un conflit armé interne au sens de la Convention de Genève qui traite du droit de la guerre.
L’Organisation des nations unies (Onu), rappelant la Déclaration universelle des droits de l’homme , qui garantit le droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de la personne, ainsi que les dispositions pertinentes du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et rappelant également la résolution 1989/65 du Conseil économique et social, en date du 24 mai 1989, dans laquelle le Conseil a recommandé les Principes relatifs à la prévention efficace des exécutions extrajudiciaires, arbitraires et sommaires, et aux moyens d’enquêter efficacement sur ces exécutions, invite tous les Etats au respect de l’article 2 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Cet texte dispose impérativement : « 1. Les Etats parties au présent Pacte s’engagent à respecter et à garantir à tous les individus se trouvant sur leur territoire et relevant de leur compétence les droits reconnus dans le présent Pacte.[…]3. Les Etats parties au présent Pacte s’engagent à:
a) Garantir que toute personne dont les droits et libertés reconnus dans le présent Pacte auront été violés disposera d’un recours utile, alors même que la violation aurait été commise par des personnes agissant dans l’exercice de leurs fonctions officielles;
b) Garantir que l’autorité compétente, judiciaire, administrative ou législative, ou toute autre autorité compétente selon la législation de l’Etat, statuera sur les droits de la personne qui forme le recours et développer les possibilités de recours juridictionnel;
c) Garantir la bonne suite donnée par les autorités compétentes à tout recours qui aura été reconnu justifié. »
www.mimimefoinfo.com a contacté l’une des autorités locales, qui a confirmé l’attaque contre la communauté mais a blâmé les mauvaises routes pour leur incapacité à intervenir et à aider les habitants. La plupart des communautés de la subdivision d’Akwaya continuent de subir le poids de la guerre séparatiste au Cameroun anglophone qui dure depuis plus de six ans. Des incidents similaires ont été signalés dans le passé dans les communautés de Messaka et Oliki, toujours dans la subdivision d’Akwaya. Et ourtant les organisations de la société civile dénoncent l’Etat camerounais en exigeant qu’il est de son devoir de protéger les civils en traquant et en poursuivant devant les juridictions compétente s et indépendantes les auteurs de toute atteinte au droit à la vie. Et tous semblent ignorés l’article 6 du pacte international relatif aux droits civils et politique qui dispose : le droit à la vie est sacrée…
Guy Modeste DZUDIE(Jade)