L’accusé a été reconnu coupable de diffamation par voie cybernétique. Ce verdict vient mettre un terme à la détention provisoire en prison de l’influence Web. La défense conteste la décision et promet de faire appel.
Tribunal.
Il était 13h 47 min ce 18 mai 2021 lorsque le verdict dans l’affaire ministère public, Calixte Beyala contre l’influenceur Web Paul Chouta a été rendu par le tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif. Après avoir pris plus de 25 min pour rédiger la décision, le public plein à craquer dans la salle d’audience a été invité finalement à se lever par le président du tribunal pour la lecture de la sentence qui est de 23 mois de prison ferme. Paul Chouta sera ainsi libéré parce c’est depuis le 10 juin 2019 qu’il était placé en détention.
Une décision accueillie avec joie par l’accusé qui a pris plus de 20 minutes après la décision pour remercier ses amis, ses avocats et les membres de sa famille l’ayant accompagné durant « ces moments difficiles ». Le 6 mai 2021, le délibéré de l’affaire avait été prorogé parce que le président du tribunal n’avait pas fini de rédiger sa décision. Un motif de renvoi qui avait été jugé illégal par les avocats de la défense qui dénonçaient une persécution judiciaire de leur client. Après l’audience rendue hier les membres de la famille étaient préoccupés à payer la somme de 250.000FCfa qui a été infligée à l’accusé au titre d’amende afin qu’il soit libéré ce mercredi 19 mai 2021.
« Je suis partiellement satisfait parce que Paul Chouta qui a été condamné à 23 mois de prison a déjà épuisé la durée de la peine avec huit jours supplémentaire. Le mandat d’incarcération a été décerné en cas de non-paiement des amendes. Nous allons nous déployer pour le paiement de ces amendes pour que notre client soit libéré. Nous allons
faire appel parce que nous estimons que les éléments qui justifient sa condamnation sont absents dans la procédure. Le juge de second degré que nous pensons plus expérimenté doit pouvoir revoir cette condamnation », a déclaré Me Hyppolite Meli, avocat de Paul Chouta.
Cabale judiciaire
Paul Chouta, promoteur de la plateforme Le Tgv de l’information a été interpellé le 28 mai 2019 à Yaoundé par les policiers. Il avait été conduit à la direction générale de la police judiciaire suite à une plainte déposée par l’écrivaine Calixte Beyala qui l’accusait de diffamation. La plainte de l’écrivaine était liée à la publication d’une vidéo de Calixte Beyala sur la plateforme le Tgv de l’information quelques jours avant. Cette vidéo montrait l’écrivaine en pleine altercation verbale avec un homme. Au bout de 13 jours de garde à vue à la direction de la police judicaire, Paul Chouta avait été placé en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui
C’est en avril 2020 que les débats ont été débutés. Après cette phase d’ouverture des débats, les audiences ont été renvoyées plusieurs fois à cause de l’absence de la plaignante à la barre et ce que les avocats de la défense ont considéré comme un défaut de preuves contre leur client
Le 10 septembre 2020, les associations de défense des droits de l’homme à l’instar de l’Ong Nouveaux droits de l’homme (Ndh) et du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) ont organisé une rencontre à Yaoundé pour dénoncer la « cabale judiciaire » contre cet influenceur web. Cette cabale judiciaire selon la défense et ces Ong est justifiée par le fait que le prévenu est resté en détention pendant deux années alors qu’il était poursuivi pour une infraction dont la peine maximale est de six mois de prison ferme. Après le report du délibéré le 6 mai 2021, l’ong Reporters sans frontières (Rsf) avait dénoncé une sorte de harcèlement judiciaire dont l’influenceur Web était victime. L’Ong Mandela Center international s’est indignée de cette condamnation hier dans un communiqué.
Prince Nguimbous (Jade)