Droits humains. C’est le principal objectif de l’atelier de restitution organisé à Douala, jeudi à l’initiative de l’Ong Journalistes africains pour le développement (Jade Cameroun). L’atelier marquait la clôture officielle du programme « Presse libre pour promouvoir les droits humains ».
Le programme « Presse libre pour promouvoir les droits humains » a connu son épilogue mardi 28 décembre 2023. La clôture de trois années d’intenses activités de sensibilisation sur les droits humains à travers plusieurs canaux et outils, a été marquée par la tenue d’un atelier qui a regroupé tous les acteurs présents au lancement de l’initiative il y a trois ans. Ces parties prenantes sont les journalistes, les acteurs des professions judiciaires (magistrats et avocats), les forces de maintien de l’ordre (Fmo) et les organisations de la société civile (Osc). Dans le cadre de l’exercice de leur métier, les journalistes spécialisés dans les questions des droits humains sont tenus chaque jour d’entretenir des contacts avec ces acteurs qui sont partie intégrante de la chaine de sensibilisation sur les questions de violations.
Seulement, force est de constater que ces relations entre les journalistes et les professions judiciaire et sécuritaire ne sont toujours pas saines. Au contraire, elles sont empreintes de méfiance et entachées de suspicion au quotidien. Et la collaboration est ce qui manque le plus. Des attitudes porteuses de germes de conflit. Comment donc briser les barrières et restaurer la confiance entre les différentes parties ? C’est cette question qui a donné lieu à l’atelier organisé autour du thème « Promotion des droits humains grâce à une synergie d’action entre les journalistes et les autres acteurs (Forces de l’ordre, magistrats, avocats, Osc). Les partages d’expériences et les discussions au sein des quatre groupes constituées pour la circonstance, ont permis de suggérer quelques bonnes pratiques et de formuler des recommandations.
« Des petites avancées »
Par exemple, il est souhaitable que chaque acteur ait une bonne maîtrise des procédures judiciaires et qu’il respecte les contraintes liées à l’exercice du métier des autres parties prenantes. Par ailleurs, les uns et les autres, et les journalistes en l’occurrence, doivent connaître où s’arrête leur liberté, a suggéré un magistrat présent. Les trois années de sensibilisation à l’initiative de Jade Cameroun ont permis des petites avancées dans la promotion des droits humains dans ce pays, même si toutes les divergences ne sont pas aplanies à en croire Joseph Abena Abena, un des participants à ce programme. « Je reste sur ma faim quand on annonce que cette initiative est terminée. Elle a rendu encore plus visible la question des droits humains », affirme-t-il tout en reconnaissant une décrispation de la « tension permanente » entre les journalistes et les autorités.
Le coordonnateur du projet « Presse libre pour promouvoir les droits humains », Etienne Tasse, par ailleurs promoteur de Jade Cameroun, se dit satisfait des objectifs atteints au bout de trois années de sensibilisation à travers les articles de presse et la diffusion des informations radiotélévisés. Selon lui, au moins une vingtaine de journalistes sur trente continuent de porter une attention aux questions de droits humains dans leurs rédactions respectives. Certains d’entre eux ont même crée au sein de leur média des rubriques spécialisées à travers lesquelles ils réalisent les enquêtes pour alerter les populations sur les questions consécutives aux droits humains.
Théodore Tchopa