Assassinat de Martinez Zogo. Les patrons de presse exigent la vérité

Assassinat de Martinez Zogo. Les patrons de presse exigent la vérité

Les syndicats de journalistes réclament également justice suite à la disparition brutale de l’animateur radio.

L’émotion est à son comble en ce début de la semaine au siège de la radio Amplitude Fm, sis au carrefour Elig-Essono à Yaoundé. Les journalistes des médias privés ainsi que des médias d’Etat se sont levés pour dénoncer la barbarie ayant causé la mort de Martinez Zogo.  Ce déploiement des confrères a suscité ce lundi 23 janvier un « embouteillage » à l’entrée de la radio où  Martinez Zogo a présenté sa dernière émission le 17 janvier 2023. En dehors du dispositif sécuritaire marqué par un fort déploiement des gendarmes et des policiers, une banderole d’hommage au disparu annonce déjà l’ambiance du deuil que porte toute la corporation.

Cet attroupement des journalistes devant la radio Amplitude Fm a un double sens : d’abord rendre hommage à Martinez Zogo, ensuite condamner son assassinat lâche et barbare dans le but d’exiger une enquête libre et transparente. Les journalistes présents sont conscients d’être en danger  et interpellent les autorités gouvernementales à assurer leur protection dans le cadre de l’exercice de leur fonction. Après cette forte mobilisation, une délégation des éditeurs de presse est allée à la rencontre du ministre de la Communication. L’objet de cette visite pour les patrons de presse était de demander aux autorités de faire toute la lumière sur les conditions de la mort de Martinez  Zogo

Haman Mana, le président de la fédération des éditeurs de presse a affirmé que« Nos forces de sécurité disposent de tous les moyens pour pouvoir savoir ce qui s’est passé. Dans la ville de Yaoundé il y a des milliers de caméras. Selon les indiscrétions, des choses ont été filmées. C’est quand même devant une brigade que le rapt a eu lieu. Je pense qu’il y a la possibilité d’obtenir justice dans cette affaire. La première pression était d’obtenir des autorités de prendre l’engagement à rendre la justice. Cette garantie a été prise. La fédération des éditeurs de presse continue son travail d’interpellation afin que le plutôt possible que le public soit informé sur ce qui s’est passé.

Notre garantie c’est la parole des autorités et les éditeurs de presse commencent à penser que les choses peuvent aller dans le bon sens. Nous voulons juste la vérité ».  La Fedipresse s’inquiète du fait que les rapports d’enquête ouverte suite au décès de certains journalistes n’ont jamais abouti. C’est le cas de Samuel Wazizi, journaliste décédé en 2020 alors qu’il était détenu entre les mains des forces de défense et de sécurité. Bibi Ngota, un autre journaliste est décédé en 2008 dans les circonstances troubles. Une situation qui porte atteinte au droit à la vie conformément au pacte international relatif aux droits civils et politiques qui dispose à l’article 6 que : « Le droit à la vie est inhérent à la personne humaine. Ce droit doit être protégé par la loi. Nul ne peut être arbitrairement privé de la vie. »

Climat de terreur

Les éditeurs de presse sont inquiets du climat de terreur qui pèse sur les journalistes qui dénoncent les prévaricateurs de la fortune publique. Christophe Bobiokono affirme qu’une autre liste des journalistes ciblés par les assassinats est en circulation.

Le 24 janvier 2023, le Syndicat des journalistes du Cameroun (Snjc) a organisé une conférence de presse suite à la mort dans les circonstances troubles de Martinez Zogo. Le Snjc demande au gouvernement l’ouverture d’une enquête libre et transparente pour faire la lumière dans cette affaire. René Emmanuel Sadi, le ministre de la Communication est allé rendre visite ce 24 janvier à la famille de Martinez Zogo. Le porte-parole du gouvernement a réitéré devant la famille la détermination du gouvernement à faire la lumière dans cette affaire. Un engagement que le membre du gouvernement avait pris le 23 janvier devant les patrons de presse.

Les responsables de la radio Amplitude ainsi que les membres de la famille se font auditionnés par les enquêteurs de la Direction de la police judiciaire et du Secrétariat d’Etat à la défense. Pour l’instant, les présumés assassins de Martinez Zogo n’ont toujours pas été interpellés.  La communauté nationale et internationale s’est jointe du coté des patrons de presse pour exiger que la lumière soit faite sur l’assassinat de Martinez Zogo . Aucun crime à l’endroit d’un journaliste ne doit rester impuni. « Justice Pour Martinez Zogo »

Prince Nguimbous (Jade)